⭐️⭐️⭐️1/2 NOS BELLES SŒURS est l’adaptation cinématographique de la pièce phare de Michel Tremblay de 1968 portée au grand écran par René Richard Cyr qui signe son premier long-métrage en carrière. Cette comédie dramatique musicale prend d’assaut des salles de cinéma québécoises le 11 juillet. Voici ce que j’en ai pensé.
Germaine Lauzon, femme au foyer, vient de gagner un million de timbres de Gold Stamps ce qui lui permettra de commander tous les articles d’un catalogue. Afin de l’aider à coller les timbres, elle invite des femmes: sa famille, amies et voisines. Mais tout dégénère rapidement…
Je n’ai jamais vu la pièce de théâtre, donc le film est ma première incursion dans cet univers. La première chose qu’on remarque est que les personnages parlent joual . Je n’ai peut-être pas compris 100% des répliques, mais je peux dire que cette œuvre est drôle et poignante.
Le récit a lieu durant la Révolution tranquille dans les années 60, mais possède un aspect moderne et féministe qui vient chercher le public. Les femmes du film expriment leurs frustrations et colères de leurs vies de tous les jours, faire ceci ou cela pour leurs enfants et maris ingrats, mais elles ont également des joies et des rêves. Les moments d’introspection captivent. Les numéros musicaux sont charmants et magnifiquement chorégraphiés par Katerine et Alexandre Leblanc. Ces scènes permettent aux personnages d’être hors de la cuisine de Germaine où a lieu l’intrigue principale. La première chanson, l’ode au Bingo (qui est leur seule échappatoire de leurs vies quotidiennes) est entraînante et donne le ton au film. Le public passera par toute la gamme des émotions en entendant toutes sortes de chansons dont la ballade chantée en solo par Debbie Lynch-White qui a failli me tirer les larmes des yeux. Anne-Élisabeth Bossé a également un solo qui crève le cœur. Grâce à la réalisation de René Richard Cyr, on n’a pas l’impression qu’il s’agit en fait d’une pièce de théâtre. Bravo!
La pièce met en vedette 15 femmes et ce nombre a été réduit à 10 pour les besoins du film. Certains personnages féminins ont donc été fusionnés ou développés davantage. Menée par Geneviève Schmidt qui joue Germaine Lauzon, la distribution de haut calibre joue avec conviction les rôles de la fille de Germaine, Linda (Jeanne Bellefeuille); Rose Ouimet (Anne-Elizabeth Bossé), la sœur de Germaine, Pierrette Guérin (Véronic Dicaire), la petite sœur de Germaine et le mouton noir de la famille; Thérèse Dubuc (Guylaine Tremblay) et sa belle-mère Olivine (Véronique Le Flagais) en chaise roulante pour ne nommer que celles-là. Ariane Moffat fait ses premiers pas au cinéma et intègre efficacement et avec brio l’ensemble de la distribution. Le film a également des personnages masculins comme le calleur de Bingo joué par Benoît Brière. Denise Filiatrault et le dramaturge Michel Tremblay ont même des petits rôles caméos.
NOS BELLES-SŒURS arrive au cinéma le 11 juillet.