⭐⭐⭐½ Qu'arrive-t-il lorsqu'une chicane entre voisins tourne au vinaigre? C'est le sujet du film AS BESTAS, gagnant du César pour le meilleur film étranger.
Antoine [Denis Ménochet] et Olga [Marina Foïs], un couple de Français, sont terrorisés par leurs voisins dans un petit village de Galice. Ils ont une ferme et restaurent des maisons abandonnées pour faciliter le repeuplement. Tout devrait être idyllique mais un grave conflit fait monter la tension jusqu’à l’irréparable… [Synopsis officiel Axia Films]
Le réalisateur espagnol nommé aux Oscars pour son court métrage Madre, Rodrigo Sorogoyen nous prouve avec AS BESTAS qu'il est un cinéaste à suivre. Son drame psychologique qui a des thèmes tels que la xénophobie est efficace avec ses scènes intenses où tout peut arriver. Lorsqu'Antoine prend un verre au bar, il se heurte à l'hostilité des deux frères Xan et Lorenzo [Luis Zahera et Diego Anido] qui font tout pour déranger sa vie paisible. Au fur et à mesure que l'histoire avance, les actions des deux frères deviennent dangereuses jusqu'à atteindre son paroxysme. La cinématographie profite des paysages de Galice et la trame sonore de percussions cadre bien avec les scènes qui dénotent une atmosphère pessimiste.
Tous les acteurs donnent tous des performances convaincantes que ce soit pour les rôles des protagonistes ou des antagonistes. Petit bémol : Denis Ménochet a un physique si imposant qu'il aurait été plus réaliste que les deux frères aient peur d'Antoine et non le contraire. Mais bon... Les acteurs ont tous l'occasion de montrer leur talent dans des longues scènes sans coupures. On en dénote deux: la confrontation verbale entre Antoine et les deux frères et la chicane entre Olga et sa fille Marie [Marie Colomb]. Dans cette dernière, la caméra passe d'un personnage à l'autre à plusieurs reprises sans jamais couper. C'est parfait sur le plan technique. On se demande bien comment la scène a été filmée.
AS BESTAS prend l'affiche au Canada le 10 mars.