Quatre ans après Argo, lauréat de l’Oscar du meilleur film en 2013, l’acteur et réalisateur Ben Affleck nous revient avec LIVE BY NIGHT, l’adaptation cinématographique du roman éponyme écrit par Dennis Lehane. En plus d’avoir réalisé, produit et scénarisé le long métrage, Ben Affleck interprète également le rôle du protagoniste principal, Joseph « Joe » Coughlin. Contrairement à Argo, le film ne se fera sûrement pas remarquer durant la course aux Oscars bien qu’il ne soit pas complètement médiocre.
Le récit commence en 1927 et s’étale sur près d’une décennie. Joe Coughlin [Ben Affleck] est un vétéran de la Première Guerre mondiale. Alors qu’il combattait en France, il s’est dit que si jamais il retournait au bercail, il ne suivrait plus jamais les règles établies et ne recevrait plus d’ordres de personne. On retrouve donc Joe à Boston. Au lieu de suivre les traces de son père [Brendon Gleeson, très petit rôle ici ], le chef de la police de Boston, il mène une vie de criminel. Joe se considère être un hors-la-loi et non un gangster et refuse catégoriquement de joindre les rangs de la mafia irlandaise et italienne qui se disputent le marché clandestin du rhum durant la Prohibition. Il se met dans le pétrin en entretenant une liaison amoureuse avec Emma Gould [Sienna Miller], la copine du mafioso irlandais, Albert White [Robert Glenister]. À la suite d’un incident impliquant Emma et d’un séjour en prison de trois ans pour un braquage de banque qui a mal tourné, Joe décide de se venger d’Albert en travaillant pour Maso Pescatore [Remo Girone], le parrain de la pègre italienne. Ce dernier l’envoie à Tampa en Floride s’occuper de la contrebande du rhum. Joe y fera la rencontre Graciela [Zoe Saldana], une jeune cubaine dont il tombe amoureux.
LIVE BY NIGHT commence très bien. On plonge immédiatement dans les années 20-30 grâce à l’effort investi sur les costumes, le glamour, les décors et les voitures d'époque. On y retrouve les éléments de films de gangsters usuels, un amour interdit/trahison, ainsi qu’une excellente séquence de fusillade/course-poursuite dans les rues de Boston. Lorsque l’action se transporte à Tampa, le rythme du film semble changer. Le scénario s’essouffle alors et comporte de nombreuses longueurs. Heureusement, le personnage du bras droit de Joe, Dion Bartolo [Chris Messina] apporte une légère touche d’humour, même lorsque le spectateur s’y attend le moins. La dernière demi-heure du long métrage présente une fusillade très bien réalisée (chapeau à Ben Affleck pour les deux séquences d’action du film).
Je dois avouer que je ne suis pas l’une des plus grandes fans de Ben Affleck. Pour moi, il est un bien meilleur réalisateur qu’un acteur, mais j’ai tout de même aimé ses performances dans The Accountant (ma critique) et Batman v Superman (ma critique). Dans LIVE BY NIGHT, il semble avoir oublié comment jouer. Dû au visage de marbre qu’il adopte dans la quasi-totalité de ses scènes, j’ai eu beaucoup de difficulté à éprouver de l’empathie pour Joe, ce qui est un problème, car il est le personnage central du film. Des acteurs plus charismatiques et versatiles comme son frère Casey ou Leonardo DiCaprio (qui est l'un des producteurs du long métrage) auraient probablement mieux fait. Les autres comédiens (en particulier Chris Cooper qui a un rôle plus émotionnel) font meilleure figure même s’ils ont tous un rôle beaucoup plus limité.
Si vous suivez la carrière de Ben Affleck, LIVE BY NIGHT est juste assez intéressant pour justifier le prix du billet de cinéma.