Ça n’a jamais été juste un jeu. Les spectateurs sont à nouveau invités dans un monde régi par cette planche divinatoire. OUIJA: L'ORIGINE DU MAL nous dévoile la suite de la terrifiante histoire de 2014. Los Angeles, 1967, une mère veuve et ses deux filles décident d’attirer encore plus de clients à leurs pseudo séances de spiritisme en y ajoutant un nouvel élément qui invitera, contre leur gré, le mal sous leur toit. [UNIVERSAL PICTURES CANADA]
OUIJA: THE ORIGIN OF EVIL est un autre film dont la sortie m'a surprise (lire ma critique de Jack Reacher: Never Go Back). Le premier volet OUIJA qui a pris l’affiche en 2014 était un pur navet et fait partie de ma liste des 10 pires films de l’année 2014. Pourquoi faire un prequel d’un long métrage aussi médiocre qui a été complètement démoli par les critiques professionnelles (pour une fois que j’étais d’accord avec elles.)? Heureusement, OUIJA: THE ORIGIN OF EVIL n’est pas aussi mauvais que son prédécesseur. La venue de Mike Flanagan à la réalisation (il est également le coscénariste) en est sûrement pour quelque chose. Il est un réalisateur dont je suis la carrière et la totalité de ses films : Absentia, Occulus, Hush, Before I Wake (lire ma critique. Le film semble prendre tout son temps pour sortir officiellement en salles...) sont loin d’être médiocres.
Avant toute chose, il n’est pas nécessaire d’avoir vu Ouija. Ceux qui l’on vu et pour qui les événements sont très frais dans leur mémoire seront « spoilés » lors du visionnement de OUIJA: THE ORIGIN OF EVIL, car les personnages de Paulina et Doris sont les mêmes. Vous savez donc exactement ce qui leur arrive (qui meurt? qui est en vie?) avant même de regarder le film.
L’histoire se passe à Los Angeles en 1967. Alice Zander [Elizabeth Reaser] élève seule ses deux filles Paulina 15 ans [Annalise Basso, Occulus et qu’on a vu très récemment dans Captain Fantastic- lire ma critique] et Doris 9 ans [Lulu Wilson] depuis la mort de son mari il y a un an. Pour subvenir à leurs besoins, elle arnaque les gens en prétendant être un médium et ses deux filles rendent les séances de spiritisme plus crédibles en se cachant dans la pièce à l’insu des clients. Après une séance, Paulina se rend à une petite soirée en compagnie de ses deux amies et de Mickey [Parker Mack], un jeune homme pour qui elle a un béguin. Les quatre décident de jouer à Ouija (moment hilarant du film lorsqu’une des jeunes filles, terrifiée par le jeu se met à hurler comme une folle!). Le lendemain, Alice achète une planche de jeu Ouija souhaitant rendre ses séances de spiritisme encore plus intéressantes. Dès le départ, elle brise la première règle du jeu en jouant seule. Lors de cette séance, une entité nommée Marcus semble s’attacher à Doris. (Le spectateur apprend qu’il s’agit d’une entité malveillante bien avant les personnages.) L’entité prétend être l’esprit du père de la fillette. Cette dernière développe des dons de clairvoyance en plus d’avoir un comportement de plus en plus sinistre. Le directeur de l’école catholique de Paulina et Doris, le Père Tom [Henry Thomas] voudra comprendre ce qui se trame exactement.
Dès le début d’OUIJA: ORIGIN OF EVIL, on constate son style old-school. Le vieux logo d’Universal, le logo du titre du long métrage, le gros point noir qu’on voit en haut à droite dans l’écran à quelques reprises (non, ce n’est pas un problème avec l’écran de votre salle de cinéma), les vieilles voitures et les coupes de cheveux des personnages ajoutent au look vintage du film.
Les séquences « épeurantes » tardent à venir. Et lorsqu’elles apparaissent finalement, elles frôlent parfois le ridicule (plusieurs rires parmi les spectateurs). En ce qui concerne la cinématographie, les manifestations de l’entité démoniaque se trouvent souvent à la périphérie de l’image. Il ne faut donc pas toujours porter son attention au centre de l’image. Un exemple est lorsque Doris se trouve avec Mickey dans le sous-sol de la maison. La caméra est centrée sur le visage de Mickey, mais derrière lui, on aperçoit le visage flou et extrêmement diabolique de Doris. Le scénario comporte des longueurs en particulier la séquence où Alice et le Père Tom ont un rendez-vous au restaurant tandis que Paulina invite Mickey chez elle.
Tout comme dans Before I Wake, le thème principal est le deuil. Les trois personnages principaux du film sont unis par la perte de l’être cher et la plupart des dialogues tournent autour de ce sujet. Les actrices interprètent très bien leurs rôles respectifs. Annalise Basso qui a le rôle le plus émotionnel des trois, démontre avec aisance sa versatilité en tant qu’actrice. La jeune Lulu Wilson joue avec efficacité l’enfant « creepy ». Son monologue sur ce qu’on ressent lorsqu’on se fait étrangler est à glacer le sang.
Le film comporte une mini séquence supplémentaire à la fin du générique. Il est inutile de la regarder si vous n’avez pas vu le film de 2014. Comme je suis la seule qui est restée pour la voir, voici une description de la scène:
Paulina (Annalise Basso) est toujours internée à l’hôpital psychiatrique. Et l’est toujours 50 ans après et apparaît maintenant sous les traits de l’actrice Lin Shaye (rôle qu’elle reprend sous la forme d’un cameo). On vient ensuite lui informer que « sa nièce » va venir lui rendre visite.