⭐⭐⭐½ Alex Garland nous présente MEN (version française Eux), son troisième film en carrière après Ex Machina et Annihilation. Le film fera certainement parler de lui grâce à sa finale bizarre qui sera le sujet de diverses interprétations.
Frappée par une tragédie personnelle, Harper [Jessie Buckley ] s’isole seule dans la campagne de l’Angleterre dans l’espoir d’y guérir sa peine. Elle se retrouve cependant traquée par quelqu’un – ou quelque chose – se terrant dans les bois. Ce qui débuta en une simple frayeur se transforme rapidement en un cauchemar insidieux, alimenté par ses sombres souvenirs et une peur incontrôlable. [Synopsis officiel]
MEN est un film qui porte bien son nom, car il est peuplé de beaucoup plus d'hommes que de femmes. On a d'abord, Geoffrey, le propriétaire de la maison de campagne qui questionne Harper sur son état matrimonial avec une pointe de misogynie; le pasteur avec qui Harper a une conversation qui tourne mal et qui ose la toucher sans son consentement; un garçon qui veut jouer à cache-cache avec elle; le barman et les deux clients de son bar. Le plus dangereux est un homme tout nu que Harper croise lors d'une randonnée en forêt. Il commence à la harceler. Que lui veut-il? La police ne l'aide pas. Ce qui est intéressant est que tous ces hommes sont campés par le même acteur, Rory Kinnear qui a l'aide de fausses dents, perruques, CGI (pour le garçon), costumes, passe aisément d'un personnage à l'autre. Le film ne pourrait fonctionner sans cet acteur et Jessie Buckley qui insuffle à Harper sa vulnérabilité ainsi que sa force.
Le directeur de la photographie Rob Hardy est un fréquent collaborateur d'Alex Garland. Ici, il fait un travail exemplaire. Les scènes du passé sont présentées avec une teinte orange pour présager un incident horrible qui marquera la vie de Harper à jamais. La maison de la campagne offre un contraste avec ces scènes, c'est un lieu de repos vaste et paisible entouré d'une forêt verdoyante. Outre la misogynie dont Harper fait face, il n'y a pas énormément de séquences effrayantes. On reste initialement ancré dans la réalité. Seule la conception sonore est lugubre. La trame sonore qui accompagne les scènes de Ben Salisbury et de Geoff Barrow est efficace.
C'est lors de la dernière partie du film que tout explose. Le suspense est inquiétant, la maison qui offrait un semblant de sécurité ne l'est plus et devient claustrophobique. Le point culminant met en scène la chose la plus bizarre et effrayante que vous allez voir au cinéma cette année. On nous hynoptise à l'aide de body horror très bien fait. Chacun aura sa propre interprétation de que signifie cette scène. Je vous laisse la découvrir.
MEN prendra l'affiche le 20 mai prochain en Amérique du Nord.
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