☆☆MOTHER! /mère! du réalisateur Darren Aronofsky est et sera probablement le film le plus bizarre et incompréhensible que vous verrez au cinéma en 2017. Comme je ne comprends pas tout à fait la vision du réalisateur, je n’ai pas pris la peine d’écrire une critique détaillée comme j’ai l’habitude de faire. Cet article contient donc une mini-critique suivie de mon interprétation du film.
Mini-critique
Avant tout, MOTHER! n’est certainement PAS un long métrage destiné au grand public et ne manquera pas de diviser la critique. Si vous aimez les films d’horreur conventionnels qui ne sont aucunement prétentieux, je vous recommande plutôt IT ou Annabelle: Creation qui sont présentement à l’affiche. Je ne peux recommander MOTHER! que si vous êtes un mega fan de Darren Aronofsky ou le cinéma d’auteur en général. C’est un film encore plus bizarre que ses œuvres précédentes (Requiem for a Dream, The Fountain, Black Swan, Noah par exemple). Les scènes se succèdent parfois sans qu’il y ait de liens entre elles et ne font initialement pas de sens. En y réfléchissant, vous aurez votre propre interprétation des scènes. (La mienne se trouve plus bas.) Le réalisateur Darren Aronofsky présente parfois les séquences de manière à créer un sentiment de claustrophobie chez le spectateur en faisant par exemple un gros plan sur le visage des personnages lorsqu’ils discutent ou en plaçant la caméra de façon à ce qu’on ne puisse pas observer ce qui se passe autour de Jennifer Lawrence. La distribution du film est composée d’acteurs de haut calibre et tous donnent une bonne performance. Jennifer Lawrence qui interprète le personnage dont le spectateur s’identifie manifeste facilement les émotions d’incompréhension et de tourmente. Elle se fait par contre voler la vedette par Michelle Pfeiffer qui malgré un rôle plus petit offre une performance plus mémorable. La dernière demi-heure met en scène un moment très troublant. Je vous le préviens d'avance.
J’attendais la sortie de ce film depuis plus d’un an. Le long métrage a été tourné au studio Mels à Montréal et j’ai eu l’opportunité de travailler comme figurante sur le plateau de tournage durant trois jours! Lors de la production, le film était intitulé DAY 6. Vous le savez, Dieu s’est affairé à la création du monde en sept jours. Le 6e jour est celui où il a créé l’homme et la femme et les a rendus féconds. J’en ai donc déduit dès le tournage en août 2016 que le film comporte plusieurs références/métaphores bibliques.
Je ne m’y connais pas assez dans la Bible pour comprendre toutes les allégories/métaphores religieuses donc si vos connaissances sont meilleures que moi, veuillez écrire vos interprétations dans la section commentaires en bas de l’article.
Mon interprétation de MOTHER! *Le reste de l’article comporte des spoilers! NE PAS LIRE ce qui suit si vous n’avez pas vu le film!*
Comme les personnages ne sont jamais nommés par leur prénom (mother, Him, woman, man, etc.), je vais donc les désigner par le nom de leur interprète.
La scène où Domhnall Gleeson tue son petit frère Brian Gleeson fait évidemment référence à l’histoire biblique de Caïn et Abel où Caïn tue son frère cadet Abel par jalousie.
Javier Bardem représente Dieu, vénéré de tous. Cette vénération atteint un niveau complètement démesuré, presque apocalyptique après la "création" de son poème. (La séquence du chaos total completement over-the-top qui s’ensuit dans la maison est celle où j’ai travaillé comme figurante et qui a nécessité trois jours de tournage.) Javier Bardem démontre également qu’il est Dieu par le fait qu’il se montre compréhensif et pardonne à ses fidèles peu importe leurs actions (par exemple suivant la mort de son fils) et il reste également passif face à tout ce qui se passe. Un dernier indice est montré lors du générique final du film. Him (je mets l’emphase sur la lettre majuscule du H) est utilisé pour désigner Javier Bardem alors que pour les autres personnages, une minuscule est utilisée. En anglais, "Him" signifie Dieu. (Par ailleurs, le titre du film est "mother!" et non "Mother!")
Javier Bardem (Dieu) est le père du bébé-garçon (Jésus) que porte Jennifer Lawrence (dans ce cas-ci, elle serait la Vierge Marie). Après la naissance du bébé, les fidèles de Javier Bardem le vénèrent avant de le tuer (crucifixion du Christ). Ils cannibalisent ensuite son corps (L’Eucharistie, "Ceci est mon corps, ceci est mon sang...")
On peut également constater que Jennifer Lawrence possède une relation biologique/symbiotique avec la maison. Par exemple, lorsqu’elle touche les murs, on peut voir et entendre le battement du cœur de la maison. Lorsqu’elle a une contraction alors qu’elle est presque sur le point d’accoucher, la scène tremble comme si la maison tremblait en même temps qu’elle. Je ne suis pas certaine de ce que j’avance, mais je crois que Jennifer Lawrence peut également être considérée comme Mère Nature et la maison, la Terre. Lorsque les gens entrent dans la maison et y mettent le désordre, c’est une analogie aux humains qui surutilisent les ressources naturelles. La Terre/maison se meurt/est détruit sous le regard de Javier Bardem (Dieu) qui reste passif. Jennifer Lawrence (Mère Nature) essaie de sauver la maison, mais rien n’y fait. Désespérée, elle se sacrifie en faisant exploser la maison et offre son cœur (à moins que je me trompe, il s’agit du même cœur qu’on voyait battre plus tôt dans le film) à Dieu pour qu’il puisse recréer la Terre. Les mêmes scènes qu’on a vues au début du film se répètent alors, mais cette fois-ci, Mère Nature revit sous une autre forme (il s’agit de l’actrice québécoise Laurence LeBoeuf). Le réalisateur a surement voulu nous montrer que le renouveau ne peut se faire qu’après l’apocalypse.
Michelle Pfeiffer et Ed Harris représentent Adam et Eve. Dans la scène où ils entrent dans la chambre interdite d'accès de Javier Bardem et brisent la pierre précieuse est une analogie au péché originel.
Un autre indice que Michelle Pfeiffer et Ed Harris sont Adam et Ève est dans la scène où Ed Harris vomi dans les toilettes. On voit alors que Ed a une blessure près des côtes. Dans la Bible, Dieu a créé Ève à partir d'une côte d'Adam. C'est pour cela que Ève fait irruption dans la maison le lendemain.
Les analogies qu’on peut donc faire sont: La maison: La Terre
Jennifer Lawrence: Mère Nature
Javier Bardem: Dieu
Michelle Pfeiffer: Eve ou le Serpent
Ed Harris: Adam
Brian Gleeson: Abel, fils cadet d’Adam et Ève.
Domhnall Gleeson: Caïn, fils aîné d’Adam et Ève.
Plusieurs autres scènes du film ne font toujours pas de sens pour moi. Pour l’instant, c’est tout. Qu’en pensez-vous?
Avant tout, MOTHER! n’est certainement PAS un long métrage destiné au grand public et ne manquera pas de diviser la critique. Si vous aimez les films d’horreur conventionnels qui ne sont aucunement prétentieux, je vous recommande plutôt IT ou Annabelle: Creation qui sont présentement à l’affiche. Je ne peux recommander MOTHER! que si vous êtes un mega fan de Darren Aronofsky ou le cinéma d’auteur en général. C’est un film encore plus bizarre que ses œuvres précédentes (Requiem for a Dream, The Fountain, Black Swan, Noah par exemple). Les scènes se succèdent parfois sans qu’il y ait de liens entre elles et ne font initialement pas de sens. En y réfléchissant, vous aurez votre propre interprétation des scènes. (La mienne se trouve plus bas.) Le réalisateur Darren Aronofsky présente parfois les séquences de manière à créer un sentiment de claustrophobie chez le spectateur en faisant par exemple un gros plan sur le visage des personnages lorsqu’ils discutent ou en plaçant la caméra de façon à ce qu’on ne puisse pas observer ce qui se passe autour de Jennifer Lawrence. La distribution du film est composée d’acteurs de haut calibre et tous donnent une bonne performance. Jennifer Lawrence qui interprète le personnage dont le spectateur s’identifie manifeste facilement les émotions d’incompréhension et de tourmente. Elle se fait par contre voler la vedette par Michelle Pfeiffer qui malgré un rôle plus petit offre une performance plus mémorable. La dernière demi-heure met en scène un moment très troublant. Je vous le préviens d'avance.
J’attendais la sortie de ce film depuis plus d’un an. Le long métrage a été tourné au studio Mels à Montréal et j’ai eu l’opportunité de travailler comme figurante sur le plateau de tournage durant trois jours! Lors de la production, le film était intitulé DAY 6. Vous le savez, Dieu s’est affairé à la création du monde en sept jours. Le 6e jour est celui où il a créé l’homme et la femme et les a rendus féconds. J’en ai donc déduit dès le tournage en août 2016 que le film comporte plusieurs références/métaphores bibliques.
Je ne m’y connais pas assez dans la Bible pour comprendre toutes les allégories/métaphores religieuses donc si vos connaissances sont meilleures que moi, veuillez écrire vos interprétations dans la section commentaires en bas de l’article.
Mon interprétation de MOTHER! *Le reste de l’article comporte des spoilers! NE PAS LIRE ce qui suit si vous n’avez pas vu le film!*
Comme les personnages ne sont jamais nommés par leur prénom (mother, Him, woman, man, etc.), je vais donc les désigner par le nom de leur interprète.
La scène où Domhnall Gleeson tue son petit frère Brian Gleeson fait évidemment référence à l’histoire biblique de Caïn et Abel où Caïn tue son frère cadet Abel par jalousie.
Javier Bardem représente Dieu, vénéré de tous. Cette vénération atteint un niveau complètement démesuré, presque apocalyptique après la "création" de son poème. (La séquence du chaos total completement over-the-top qui s’ensuit dans la maison est celle où j’ai travaillé comme figurante et qui a nécessité trois jours de tournage.) Javier Bardem démontre également qu’il est Dieu par le fait qu’il se montre compréhensif et pardonne à ses fidèles peu importe leurs actions (par exemple suivant la mort de son fils) et il reste également passif face à tout ce qui se passe. Un dernier indice est montré lors du générique final du film. Him (je mets l’emphase sur la lettre majuscule du H) est utilisé pour désigner Javier Bardem alors que pour les autres personnages, une minuscule est utilisée. En anglais, "Him" signifie Dieu. (Par ailleurs, le titre du film est "mother!" et non "Mother!")
Javier Bardem (Dieu) est le père du bébé-garçon (Jésus) que porte Jennifer Lawrence (dans ce cas-ci, elle serait la Vierge Marie). Après la naissance du bébé, les fidèles de Javier Bardem le vénèrent avant de le tuer (crucifixion du Christ). Ils cannibalisent ensuite son corps (L’Eucharistie, "Ceci est mon corps, ceci est mon sang...")
On peut également constater que Jennifer Lawrence possède une relation biologique/symbiotique avec la maison. Par exemple, lorsqu’elle touche les murs, on peut voir et entendre le battement du cœur de la maison. Lorsqu’elle a une contraction alors qu’elle est presque sur le point d’accoucher, la scène tremble comme si la maison tremblait en même temps qu’elle. Je ne suis pas certaine de ce que j’avance, mais je crois que Jennifer Lawrence peut également être considérée comme Mère Nature et la maison, la Terre. Lorsque les gens entrent dans la maison et y mettent le désordre, c’est une analogie aux humains qui surutilisent les ressources naturelles. La Terre/maison se meurt/est détruit sous le regard de Javier Bardem (Dieu) qui reste passif. Jennifer Lawrence (Mère Nature) essaie de sauver la maison, mais rien n’y fait. Désespérée, elle se sacrifie en faisant exploser la maison et offre son cœur (à moins que je me trompe, il s’agit du même cœur qu’on voyait battre plus tôt dans le film) à Dieu pour qu’il puisse recréer la Terre. Les mêmes scènes qu’on a vues au début du film se répètent alors, mais cette fois-ci, Mère Nature revit sous une autre forme (il s’agit de l’actrice québécoise Laurence LeBoeuf). Le réalisateur a surement voulu nous montrer que le renouveau ne peut se faire qu’après l’apocalypse.
Michelle Pfeiffer et Ed Harris représentent Adam et Eve. Dans la scène où ils entrent dans la chambre interdite d'accès de Javier Bardem et brisent la pierre précieuse est une analogie au péché originel.
Un autre indice que Michelle Pfeiffer et Ed Harris sont Adam et Ève est dans la scène où Ed Harris vomi dans les toilettes. On voit alors que Ed a une blessure près des côtes. Dans la Bible, Dieu a créé Ève à partir d'une côte d'Adam. C'est pour cela que Ève fait irruption dans la maison le lendemain.
Les analogies qu’on peut donc faire sont: La maison: La Terre
Jennifer Lawrence: Mère Nature
Javier Bardem: Dieu
Michelle Pfeiffer: Eve ou le Serpent
Ed Harris: Adam
Brian Gleeson: Abel, fils cadet d’Adam et Ève.
Domhnall Gleeson: Caïn, fils aîné d’Adam et Ève.
Plusieurs autres scènes du film ne font toujours pas de sens pour moi. Pour l’instant, c’est tout. Qu’en pensez-vous?